lundi 30 novembre 2009

"Mes frères je recherche."


Voir article de rosh hashana
(Hinéni de Yosseph différent des autres. Il ne répond pas à l’appel de son nom mais est prononcé après avoir entendu la requête de son père d’aller rechercher ses frères midrash : cette dernière parole de yosseph résonnait dans l’esprit de ya’aqov durant les nombreuses années de l’absence-mort de son fils. nouvel éclairage sur la personnalité de Yosseph.)

Mortelle beauté

Pourquoi Rahel est morte et a été enterrée en chemin ?

La Tora précise que Rachel est bergère et belle physiquement. Cela nécessite de sa part des qualités particulières : Gérer, nourrir, diriger et protéger sur le plan matériel le troupeau mais également connaitre la nature qui nous entoure, se défendre face à ses contraintes et utiliser au mieux ses capacités. Malgré ce travail difficile et qui l'oblige à vivre dehors, Rahel reste particulièrement belle. Cette beauté exprime donc l’idée d’une perfection naturelle, d'une vie en harmonie avec la nature.
Jacob est prêt à travailler sept ans pour pouvoir se marier avec elle. Le chiffre sept représente un cycle naturel complet. Mais la vie de Rachel est tragique. Longtemps elle est stérile. Finalement elle a deux fils : Joseph et Benjamin. Rachel meure en donnant naissance au frère qu’elle désirait pour son aîné. Jacob, devenu Israël, l’enterre près de Bet Lehem. N'est-ce pas pour cela que Jacob avait embrassé Rahel et pleuré dès leur première rencontre ?
Le texte précise que Rachel meure « en chemin ». Son histoire n’est pas terminée. Vivre avec la nature revient à accepter ses limites. La mort est l’action ultime de la nature dont Rachel doive accepter les limites, tout en exploitant au mieux ses capacités. Sa rencontre avec Jacob lui a permis d’apporter ses qualités de courage, de direction, d’autonomie, de patience et de fraternité à l’intérieur du peuple d’Israël. Jacob lui a appris à dépasser ses limites. La stérilité et même la mort interrompent seulement le chemin de Rachel. Comme nous l’affirme le prophète Jérémie lors de la destruction du Temple de Jerusalem et de la déportation du peuple à Babylone:
« Ainsi a dit l’E-ternel : Une voix est entendue dans la hauteur, un gémissement, des pleurs d’amertume. Rachel pleurant sur ses fils, elle refuse de se consoler sur ses fils, car il n’en est plus un seul. Ainsi a dit l’E-ternel : Retiens les pleurs de ta voix et les larmes de tes yeux, car il y a une compensation pour ton œuvre - parole de l’E-ternel. Ils reviendront du pays ennemi. Il y a donc un espoir à ton avenir - parole de l’E-ternel. Les fils reviendront sur leur territoire. »
L’harmonie avec la beauté de la nature, la discrétion, la générosité, la patience et la fraternité; la confiance en soi et en l'Humanité créée à l'image de Dieu sont des fondements éternels posés par Rachel.
On retrouvera chez ses fils, Yosseph en particulier, et les tribus auxquels ils donneront naissance des lignes tracées par Rahel :
  • la beauté,
  • ses qualités de direction et de maîtrise de la nature,
  • la place laissée à sa soeur,
  • l'action essentielle de l'humain tahat E-loquim,"au dessous de D.","à la place de D." (et le risque idolâtre qui en découle)
  • la mort prématurée.
Saurez-vous les retrouvez, par exemple, pour Yosseph, Yéhoshoua',  le Royaume d'Israël ?
Nos hakhamim ont reproduit ces mêmes lignes aux "bné ephrayim", sortis d'Egypte avant l'heure et au Mashiah ben Yosseph.

Le temps de la rencontre


Ya'aqov a t-il l'intention d'accepter la proposition de suivre son frère ?
Jacob prend la bénédiction destinée à son frère Esaü qui jure alors de le tuer. Jacob quitte donc son pays un simple bâton à la main. Plus de vingt ans après Jacob s’apprête à rentrer en Terre de Canaan. Aujourd’hui, il est père d’une grande famille et possède de nombreuses richesses. Esaü, lui, est allé au Pays de Sé’ir et est devenu un personnage très puissant. Il vient à la rencontre de Jacob accompagé de quatres cents hommes. Jacob est alors très angoissé. Il envoie de nombreux présents à son frère, prépare sa famille au combat et prie D. de le sauver.
Finalement, au matin, Jacob lève les yeux et voit Esaü arriver. Jacob et sa famille se prosternent sept fois jusqu’à ce qu’il approche. Le moment du face à face tant redouté, et tant attendu à la fois, est venu :
« Esaü courut à sa rencontre, le pris dans ses bras, se jeta à son coup et l’embrasssa ; et ils pleurèrent. »
Les frères anciennement ennemis deviennent amis. Esaü propose même à Jacob qu’à présent ils marchent ensemble. Jacob décline cependant la proposition. Il ne peut, avec son bétail, aller aussi rapidement qu’Esaü. Que son frère avance, il le rejoindra.
Jacob craint également que l’amour d’Esaü ne soit à un prix qu’il n’est pas prêt à payer. Esaü aime son frère à condition qu’il se fonde en lui, qu’il perde toute particularité. Il y a eu un temps pour les retrouvailles, il en faut un autre pour que chacun, avec toute la richesse de sa personnalité, se pose en frère face à l’autre.

La bénédiction d'Israël


Dans cette sidra Ya'aqov apparaît craintif. Il offre des cadeaux, il se fait appeler « serviteur » de « son maître 'Essav » et se prosterne devant lui. Cette attitude est-elle juste ? Comment concilier cette image de Ya'aqov avec celle qui apparaît en même temps du combat victorieux avec l'ange ?
Jacob se dirige vers le pays de Canaan. Son frère Esaü vient à sa rencontre avec quatre cents hommes. Effrayé, Jacob se prépare au combat. Il prie Dieu et envoie de nombreux présents à Esaü. La nuit venue, il fait entrer sa famille en Canaan par le torrent du Yabboq. Le lendemain Esaü est déjà là (Gen. 33, 1, 3-4).
« Jacob leva ses yeux et il vit, voici qu’Esaü venait, et avec lui quatre cents hommes. (…) [Jacob] se prosterna à terre sept fois, jusqu’à approcher de son frère. Esaü courut à sa rencontre, l’étreignit, se jeta à son cou et l'embrassa ; et ils pleurèrent."
La guerre fratricide n'a pas eu lieu. Cependant, au coeur de cet épisode, Jacob mène un autre combat. Durant la nuit précèdant la rencontre, Jacob est resté seul sur la rive du Yabboq. Un homme lutte avec lui jusqu'à l'aube. Ne pouvant l'emporter, il frappe Jacob à la cuisse. Jacob le retient encore jusqu'à ce qu'il le bénisse (32, 28).
"Ton nom ne se dira plus Jacob mais Israël, car tu t'es imposé avec D. et avec les hommes et tu y es parvenu. (...) Jacob apella ce lieu Peniel / face de D. - Car j'ai vu D. face à face et ma vie a été sauve."
Jacob va à la rencontre d'Esaü en boitant. Son infirmité témoigne de son héroïsme. Que peut-il craindre, lui qui a survécu au face à face avec D. ? Pourtant, loin de montrer la moindre assurance, Jacob semble faire preuve de faiblesse devant Esaü. Il offre ses richesses, crie à D son désespoir et se prosterne sept fois devant Esaü. Il l'appelle "mon maître", il est "son serviteur".
Jacob ne juge pas de la nécessité du combat en évaluant les rapports de force ou par orgueil. Il connait la cause de la haine d'Esaü : la bénédiction d'Isaac qu'il lui a prise (27, 28-29) :
"Que D. te donne de la rosée du ciel et de gras terroirs. (...) Sois chef pour tes frères et que les fils de ta mère se prosternent devant toi ! Maudit soit qui te maudira, béni soit qui te bénira !"
En lui offrant les richesses et en se prosternant, Jacob rend à Esaü la partie de la bénédiction qui l'intéresse. Jacob-Israël lutte pour mériter la fin, être une source de bénédictions.

Sidra de Vayishlakh par Rina et Ariel REBIBO



סדרת וישלח

Sujets de la sidra Vayishlakh
  1. La rencontre de Ya'aqov avec 'Essav

Ya'aqov apprend que 'Essav son frère vient à sa rencontre avec 400 hommes. Il a très peur.
  • il sépare son camps en deux.
  • il prie à hashem de l'aider
  • il envoie des cadeaux à son frère.
Cette même nuit il fait traverser sa famille le fleuve de Yaboq. Il retourne seul chercher des biens sur l'autre rive. Un homme lutte avec lui jusqu'au matin. Voyant qu'il ne peut pas l'emporter, l'homme atteint Ya'aqov à la hanche. Ya'aqov ne le laisse partir qu'une fois qu'il l'ait béni. L'homme le nomme Israël. Ya'aqov nomme cet endroit Péniel.
'Essav court à la rencontre de Ya'aqov, l'embrasse et ils pleurent. Ya'aqov insiste pour que son frère accepte son présent. 'Essav lui propose de marcher ensemble mais Ya'aqov lui demande d'avancer. 'Essav retourne à Seïr et Ya'aqov va à Soucot puis à Shékhem.
  1. Acquisition d'un terrain près de Shékhem

Il achète une portion de terrain pour 100 pièces et érige un autel.
  1. Enlèvement de Dina à Shekhem – Vengeance de Shim'on et Lévi

Dina sort à la rencontre des filles de Shékhem. Elle est enlevée par Shékhem, fils de 'Hamor, prince du pays. Hamor et son fils proposent ensuite à Ya'aqov et ses fils de s'unir à eux. Les frères rusent et acceptent sous condition que tous les habitants de Shékhem pratiquent la Berit mila. Le troisième jour Shim'on et Lévi tuent tous les hommes de la ville. Ya'aqov leur reproche leur acte car il craint d'être exterminé avec sa famille par les peuples de la région.
  1. 3ème parole d'Hashem à Ya'aqov - Retour de Ya'aqov à Bet-El


Hashem apparaît à Ya'aqov .Il lui demande de retourner à Bet-El et d'ériger un autel. Avant de partir Ya'aqov débarrasse sa famille des dieux étrangers pris dans le butin de Shekhem.
Débora la nourrice de Rivqa est enterrée à Bet-El.
  1. Bénédiction d'Hashem (4ème parole) – changement de nom – naissance de Binyamin et décès de Rahel

A Bet El, Hashem lui apparaît à nouveau. Il le bénit et lui donne le nom d'Israël. Hashem lui promet qu'il va se multiplier et qu'il lui donnera ce pays. Ya'aqov érige une matséva, une stèle puis quitte Bet-El. En chemin Rahel donne naissance à son deuxième fils. Elle le nomme Ben-Oni (fils de ma douleur) mais Ya'aqov l'appelle Binyamin. Rahel meurt et Ya'aqov l'enterre sur le chemin de Bet Lehem.
  1. Liste des enfants d'Israël – Décès et enterrement de Yitshaq par 'Essav et Ya'aqov

  2. Descendants de 'Essav

  3. Descendants de Sé'ir

  4. Dynastie des Rois de Edom

Questions sur la sidra

  1. Comment Ya'aqov se prépare à la rencontre avec 'Essav ?

  2. Par quels mots Ya'aqov se définit depuis le moment où il envoie les cadeaux jusqu'à sa rencontre avec 'Essav ?

  3. Qui est-ce que Ya'aqov a rencontré avant 'Essav ?

  4. Pourquoi Ya'aqov a t-il été nommé Israël ?

  5. Quelle est la conséquence de la lutte de Ya'aqov jusqu'à nos jours ?

  6. Comment Ya'aqov a t-il positionné sa famille avant la rencontre avec 'Essav ?

  7. Décris la rencontre entre les deux frères. Qu'est-ce que 'Essav propose ? Comment Ya'aqov réagit ? Quel mot rappelle leur histoire passée ?

  8. Quel est le seul fils d'Israël qui ne s'est pas prosterné devant 'Essav ?

  9. Que fait Ya'aqov dès qu'il arrive à Shekhem ? Cela te fait-il penser à Avraham ?

  10. A Shekhem, qui est sorti ?

  11. Quelle est la réponse des fils de Ya'aqov lorsque Shekhem et son père viennent demander Dina ?

  12. Comment Ya'aqov réagit face à la vengeance de Shim'on et Lévi ? Que s'est-il passé ensuite ?

  13. Combien de fois hashem apparaît à Ya'aqov ? Que lui dit-il ?

  14. Comment Rahel a appelé son deuxième fils? Comment Ya'aqov a appelé son dernier fils? Pourquoi ? (donne 2 explications)

  15. Qui a enterré Yits'haq? Qu'est ce que cela te rappelle ? Compare.

Questions de réflexion

La peur de Ya'aqov

La peur de Ya’aqov

Après une absence de plus de vingt ans, Ya’aqov s’apprête à revenir en Terre de Canaan. Dieu l’a préservé des ruses, des tromperies et de la haine de son oncle Lavan. Mais à présent, il doit faire face à un nouveau danger. Son frère ‘Essav, qui avait juré de le tuer, vient à sa rencontre, accompagné de quatre cents hommes. La Tora nous décrit alors les sentiments de Ya’aqov :
“Ya’aqov fut fort effrayé et plein d’anxiété.”
(Gen. 32, 8)
Les deux questions suivantes se posent sur ce verset : Quelles étaient les craintes de Ya’aqov ? Fait-il preuve d’un manque de confiance en Dieu ?

La crainte des justes

Un midrash interprète ainsi les deux sentiments de Ya’aqov : Il est effrayé à l’idée de se faire tuer et il est anxieux à l’idée d’avoir à tuer. Il pense :
“S’il est plus fort que moi, ne me tuera t-il point ? Et si je suis plus fort que lui, ne le tuerai-je point ?”
(Bereshit Rabba, 76, 2)
Avraham a lui-aussi combattu. Il s’engage dans une guerre pour libérer son neveu Lot et il en sort vainqueur. Cependant l’angoisse habite le coeur de ce juste. Les sages décrivent ainsi son sentiment ; il se dit : “Peut-être ai-je tuer des innocents ?”.
C’est au sujet de ces deux patriarches que nos maîtres évoquent le verset suivant des Proverbes :
“Heureux l’homme qui se tourmente sans cesse.”
(Pr. 28, 14)
Mais ce tourment ne les empêche pas d’être prêts au combat. C’est en effet le même désir de justice et de paix qui leur fait prendre conscience de la nécessité malheureuse de la guerre. Ainsi, le même courage dont ils font preuve les armes à la main les fait rechercher ardemment la paix pour mettre fin à la violence. Leur force, leur esprit et leur coeur s’attachent alors à la réconciliation avec l’ennemi d’hier et à la reconstruction d’un monde juste et en paix.

Angoisse et confiance en Dieu

La peur de Ya’aqov soulève un autre problème. Comment peut-il craindre d’être tué par ‘Essav ? N’est-il pas assuré, depuis son départ de Beer Shéva’, avant même son séjour chez Lavan, que l’Eternel le protège ? Alors qu’il fuit son frère, qu’il est démuni de tout et qu’il est seul, il fait un rêve prophétique. Une échelle est posée à terre et son sommet atteint le ciel. Des anges y montent et y descendent. Le Seigneur s’adresse alors à lui et lui dit :
“Je suis le Seigneur, Dieu de ton père Avraham et Dieu de Yits’haq. (...) Voici que je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai sur ce sol, car je ne t’abandonnerai pas jusqu’à ce que j’aie fait ce que je t’ai dit.”
(Gen. 28, 13, 15)
Et effectivement, Dieu protége Ya’aqov chez Lavan. Il s’adresse même en songe à Lavan pour l’empêcher de s’attaquer à la famille de Ya’aqov. C’est donc sain et sauf, avec une grande famille et propriétaire d’un grand troupeau, que Ya’aqov se sépare de son oncle. Puis, lors de son retour dans sa terre natale, il voit à nouveau des anges qui viennent à sa rencontre. C’est d’ailleurs en s’inspirant probablement de la vie de Ya’aqov que le psalmiste décrit l’homme confiant en Dieu par les versets suivants :
“Le mal ne t’atteindra pas, la plaie n’approchera pas de ta tente. Car à ses anges il commandera de te garder dans toutes tes voies.”
(Ps. 91, 10, 11)
Ainsi protégé, Ya’aqov devrait, plus que tout autre homme, placer sa confiance en Dieu ! Un midrash pose cette question et répond par une phrase d’une grande portée.
“Un homme, assuré d’être protégé par le Saint, béni soit-Il, s’angoissait et était effrayé ? ! En fait Ya’aqov se disait : ‘malheur à moi, de peur que la faute n’ait des conséquences’.”
(Mekhilta, Beshalakh)
La peur de Ya’aqov s’explique donc par l’inquiétude d’avoir fauté. Il craint de ne pas mériter l’accomplissement des promesses divines. C’est dans le même esprit que Ramban interprète la réaction de notre patriarche immédiatement après le rêve de l’échelle. A son réveil, il émet un souhait :
“Si l’Eternel est avec moi et me garde dans ce voyage que je suis en train de faire, s’il me donne du pain à manger et un habit pour me vêtir, si je retourne en paix à la maison de mon père et le Seigneur sera pour moi un Dieu.”
(Gen. 20-21)
Comment peut-il mettre en doute la parole de Dieu ? Dieu lui a déjà promis une grande descendance. Il sera toujours avec Ya’aqov, le protégera et le ramènera sur cette Terre. Le Ramban déclare alors, en reprennant les termes de notre midrash :
“De peur que la faute n’ait des conséquences.”
Les réactions de Ya’aqov à la promesse divine nous enseigne donc la nécessité de mériter tout ce que nous recevons.

Election et mérite

Lorsque Dieu Lui-même assure d’être toujours avec Ya’aqov, ce dernier comprend qu’il doit mériter ce que Dieu lui annonce. Il lui incombe de tout faire pour y arriver. Ce n’est donc pas la promesse divine que Ya’aqov met en doute, mais au contraire le mérite de sa propre existence.
L’inquiétude de Ya’aqov est un enseignement pour Israël. Ne pas être assez juste, telle est la crainte que le peuple de Dieu doit toujours ressentir. Malgré son “élection”, rien ne lui est acquis. Il a le devoir de mériter sans cesse ce qu’il reçoit ! Toutefois cette responsabilité ne doit pas réprimer son désir d’avancer. Au contraire, une telle exigence doit l’inciter à mener, comme ses ancêtres, tous les combats, pour la justice et pour la paix.

vendredi 27 novembre 2009

Pièce de théâtre : La békhora et la bérakha

Voici une pièce de théâtre à lire en musique sur l'histoire de Ya'aqov et 'Essav dans la sidrat Toledot :

La bekhora et la berakha from Ariel REBIBO on Vimeo.

Shabbat et Hanouka, les lumières de la famille


A la différence de la plupart des commandements de la loi juive, la mitsva de l'allumage de hanouka ne s'applique pas à l'individu en particulier mais à la « maison », au foyer. Quelle en est la raison ? Qu'en est-il des lumières du shabbat.
Les lumières de hanouka commémore la victoire du peuple juif sur les grecs. Le 25 kislev les prêtres hasmonéens ont pu rétablir le culte du Temple qui avait été profané et allumer miraculeusement la menora. Par leur victoire ils ont mis fin à une période de domination tyrannique aux décrets infâmes. Les grecs avaient en particulier interdit que les portes des maisons juives soient fermées, empêchant ainsi toute pudeur dans la vie intime. Ils mettaient à mort les femmes qui se rendaient au mikvé, le bain rituel, empêchant toute pureté et sainteté dans la vie intime. D'autres décrets, plus abjects encore, s'opposaient à la notion même de mariage. Soit les juifs acceptaient de se conformer aux nouvelles moeurs et abandonnaient la Tora de leurs pères, soit ils renonçaient à fonder une famille juive ou risquaient leurs vies.
On peut comprendre alors que la célébration de la victoire sur les grecs se manifeste par les « maisons » juives. En principe, il faudrait allumer à l'extérieur, devant la porte de chaque maison juive. On se contente aujourd'hui, en diaspora, d'allumer à l'intérieur de nos maisons, à l'endroit le plus fréquenté par la famille ou devant la fenêtre. L'idée essentielle qui en ressort est que, malgré les ténèbres de l'Histoire, le peuple juif demeure, fort des familles qui le constituent. Chaque chandelier illuminé est le symbole d'une famille où la flamme de la tora brille.
Cette lumière de hanouka doit être vue mais ne pas servir à éclairer. A l'inverse, les lumières du shabbat doivent permettre de voir à l'intérieur de la maison, éviter les embûches, découvrir ceux qui nous sont proches et renforcer les liens familiaux. En ce sens, les lumières de hanouka apportent l'éclat extérieur à la lumière intérieure des familles juives.
Notons à ce sujet une halakha intéressante. Si une personne n'a pas les moyens de se procurer à la fois une lumière pour shabbat et une pour hanouka, qu'est-ce qui prime ?
Le but de la lumière du shabbat étant d'amener le shelom bayit, la paix dans le foyer, cette obligation prime sur les autres. Comme le dit Maïmonide :
“Grande est la paix, car même le Nom (divin) est effacé pour amener la paix entre un homme et sa femme.”
La famille se doit d'être le lieu de la Présence divine. Porter atteinte à l'intégrité, à la pureté et à la sainteté de la famille équivaut à une profanation du Temple. Hanouka est la fête qui commémore la nouvelle inauguration du Temple. Cette fête nous rappelle le combat qu'il faut être prêt à mener pour préserver la lumière de la Tora dans nos familles. Shabbat est le temps qui nous est offert pour découvrir cette lumière afin qu'elle éclaire en retour nos foyers de sa bénédiction.
En cette année du cinquantenaire de l'inauguration de notre synagogue, nous pensons évidemment à toutes les années écoulées et au défi extraordinaire qu'ont du relever nos anciens pour reconstruire après la dévastation.
Hanouka signifie précisément “inauguration”. A l'instar du message de cette éblouissante fête, le miracle consiste surout à durer. Relevons à notre tour le défi d'apporter à notre belle synagogue la lumière des prières le shabbat et en semaine par des offices célébrés en commun et rajeunis. Relevons le défi de transmettre à nos enfants le shamash, cette bougie qui permet d'allumer d'autres encore. Relevons le défi de ne pas nous suffire de nos habitudes, ayons le désir d'apprendre plus, de pratiquer plus encore. Relevons le défi de trouver la lumière et la paix dans notre synagogue et dans nos maisons. Le miracle est à notre portée, mais il ne se fera pas sans nous.

Bonne fête de hanouka,


jeudi 26 novembre 2009

La peur de Ya’aqov


Après une absence de plus de vingt ans, Ya’aqov s’apprête à revenir en Terre de Canaan. Dieu l’a préservé des ruses, des tromperies et de la haine de son oncle Lavan. Mais à présent, il doit faire face à un nouveau danger. Son frère ‘Essav, qui avait juré de le tuer, vient à sa rencontre, accompagné de quatre cents hommes. La Tora nous décrit alors les sentiments de Ya’aqov :
“Ya’aqov fut fort effrayé et plein d’anxiété.”
(Gen. 32, 8)
Les deux questions suivantes se posent sur ce verset : Quelles étaient les craintes de Ya’aqov ? Fait-il preuve d’un manque de confiance en Dieu ?

La crainte des justes

Un midrash interprète ainsi les deux sentiments de Ya’aqov : Il est effrayé à l’idée de se faire tuer et il est anxieux à l’idée d’avoir à tuer. Il pense :
“S’il est plus fort que moi, ne me tuera t-il point ? Et si je suis plus fort que lui, ne le tuerai-je point ?”
(Bereshit Rabba, 76, 2)
Avraham a lui-aussi combattu. Il s’engage dans une guerre pour libérer son neveu Lot et il en sort vainqueur. Cependant l’angoisse habite le coeur de ce juste. Les sages décrivent ainsi son sentiment ; il se dit : “Peut-être ai-je tuer des innocents ?”.
C’est au sujet de ces deux patriarches que nos maîtres évoquent le verset suivant des Proverbes :
“Heureux l’homme qui se tourmente sans cesse.”
(Pr. 28, 14)
Mais ce tourment ne les empêche pas d’être prêts au combat. C’est en effet le même désir de justice et de paix qui leur fait prendre conscience de la nécessité malheureuse de la guerre. Ainsi, le même courage dont ils font preuve les armes à la main les fait rechercher ardemment la paix pour mettre fin à la violence. Leur force, leur esprit et leur coeur s’attachent alors à la réconciliation avec l’ennemi d’hier et à la reconstruction d’un monde juste et en paix.

Angoisse et confiance en Dieu

La peur de Ya’aqov soulève un autre problème. Comment peut-il craindre d’être tué par ‘Essav ? N’est-il pas assuré, depuis son départ de Beer Shéva’, avant même son séjour chez Lavan, que l’Eternel le protège ? Alors qu’il fuit son frère, qu’il est démuni de tout et qu’il est seul, il fait un rêve prophétique. Une échelle est posée à terre et son sommet atteint le ciel. Des anges y montent et y descendent. Le Seigneur s’adresse alors à lui et lui dit :
“Je suis le Seigneur, Dieu de ton père Avraham et Dieu de Yits’haq. (...) Voici que je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai sur ce sol, car je ne t’abandonnerai pas jusqu’à ce que j’aie fait ce que je t’ai dit.”
(Gen. 28, 13, 15)
Et effectivement, Dieu protége Ya’aqov chez Lavan. Il s’adresse même en songe à Lavan pour l’empêcher de s’attaquer à la famille de Ya’aqov. C’est donc sain et sauf, avec une grande famille et propriétaire d’un grand troupeau, que Ya’aqov se sépare de son oncle. Puis, lors de son retour dans sa terre natale, il voit à nouveau des anges qui viennent à sa rencontre. C’est d’ailleurs en s’inspirant probablement de la vie de Ya’aqov que le psalmiste décrit l’homme confiant en Dieu par les versets suivants :
“Le mal ne t’atteindra pas, la plaie n’approchera pas de ta tente. Car à ses anges il commandera de te garder dans toutes tes voies.”
(Ps. 91, 10, 11)
Ainsi protégé, Ya’aqov devrait, plus que tout autre homme, placer sa confiance en Dieu ! Un midrash pose cette question et répond par une phrase d’une grande portée.
“Un homme, assuré d’être protégé par le Saint, béni soit-Il, s’angoissait et était effrayé ? ! En fait Ya’aqov se disait : ‘malheur à moi, de peur que la faute n’ait des conséquences’.”
(Mekhilta, Beshalakh)
La peur de Ya’aqov s’explique donc par l’inquiétude d’avoir fauté. Il craint de ne pas mériter l’accomplissement des promesses divines. C’est dans le même esprit que Ramban interprète la réaction de notre patriarche immédiatement après le rêve de l’échelle. A son réveil, il émet un souhait :
“Si l’Eternel est avec moi et me garde dans ce voyage que je suis en train de faire, s’il me donne du pain à manger et un habit pour me vêtir, si je retourne en paix à la maison de mon père et le Seigneur sera pour moi un Dieu.”
(Gen. 20-21)
Comment peut-il mettre en doute la parole de Dieu ? Dieu lui a déjà promis une grande descendance. Il sera toujours avec Ya’aqov, le protégera et le ramènera sur cette Terre. Le Ramban déclare alors, en reprennant les termes de notre midrash :
“De peur que la faute n’ait des conséquences.”
Les réactions de Ya’aqov à la promesse divine nous enseigne donc la nécessité de mériter tout ce que nous recevons.

Election et mérite

Lorsque Dieu Lui-même assure d’être toujours avec Ya’aqov, ce dernier comprend qu’il doit mériter ce que Dieu lui annonce. Il lui incombe de tout faire pour y arriver. Ce n’est donc pas la promesse divine que Ya’aqov met en doute, mais au contraire le mérite de sa propre existence.
L’inquiétude de Ya’aqov est un enseignement pour Israël. Ne pas être assez juste, telle est la crainte que le peuple de Dieu doit toujours ressentir. Malgré son “élection”, rien ne lui est acquis. Il a le devoir de mériter sans cesse ce qu’il reçoit ! Toutefois cette responsabilité ne doit pas réprimer son désir d’avancer. Au contraire, une telle exigence doit l’inciter à mener, comme ses ancêtres, tous les combats, pour la justice et pour la paix.

mardi 24 novembre 2009

Sidrat Miquets par Rina et Ariel REBIBO

סדרת מקץ
Sujets de la sidra Miquets

Sujets de la sidra :

Yosseph devient Vice-Roi d'Egypte et rencontre ses frères
(La sidra de Miquets n'est composée que d'une seule parasha, depuis les rêves de Pharaon jusqu'aux premières répliques entre Yéhouda et Yosseph)
  • Le double-rêve de Pharaon interprété par Yosseph
  • Yosseph devient Vice-roi d'Egypte – Mariage et naissances de Ménashé et Ephrayim
  • La famine après l'abondance – les frères de Yosseph descendent en Egypte et ne le reconnaissent pas
  • Yosseph les accuse d'espionnage, les envoie chercher Binyamin et garde Shim'on
  • Retour en Kéna'an, Yéhouda se porte garant de Binyamin
  • Festin de Yosseph avec ses frères
  • Départ pour Kéna'an – Binyamin accusé de vol – Désespoir des frères de Yosseph
Questions sur la sidra :

lundi 23 novembre 2009

Sidrat Vayeshev par Rina et Ariel REBIBO

סדרת וישב

Sujets de la sidra Vayeshev

1. Jeunesse de Yosseph – rêves et rivalités
Ya'aqov s'installe en Terre de Kéna'an. Yosseph a 17 ans. Lui et ses frères sont bergers. Il rapporte à son père le mal qu'ils commettent. Ya'aqov aime Yosseph et lui offre un tunique particulière. Pour cette raison ses frères le détestent. Yosseph fait un rêve dans lequel les gerbes de blé de ses frères se prosternent devant la sienne. Il le raconte à ses frères qui lui rétorquent : « Crois-tu que tu régneras sur nous ? ». Il fait un autre rêve. Le soleil, la lune et 11 étoiles se prosternent devant lui. Il le raconte à son père et à ses frères. Son père le réprimande à ce sujet. La jalousie des frères augmentent mais le père retient cet événement.
Les frères vont faire paître le troupeau à Shekhem. Ya'aqov envoie Yosseph pour prendre de leurs nouvelles. S'étant perdu dans le champs, un homme lui indique que ses frères sont partis à Dotan. Les frères voient Yosseph arriver à Dotan et décident de le tuer. Pour le sauver, Réouven propose qu'on le jette dans un puits. Il a l'intention d'aller le chercher ensuite. Ils prennent donc Yosseph, lui enlève sa tunique et le jette dans le puits vide d'eau. Assis pour manger, ils voient une caravane de Yishmé'élim en partance pour l'Egypte. Yehouda dit à ses frères qu'il est préférable qu'ils vendent Yosseph. C'est ce qu'ils font. Réouven revient et découvre que Yosseph n'est plus dans le puits. Il déchire ses habits de tristesse. Les frères déchirent la tunique de Yosseph et la trempe dans le sang d'un chevreau. Ils la montrent à leur père. Ya'aqov croit que Yosseph a été dévoré par une bête sauvage. Il en pleure et refuse d'être consoler. Yosseph est vendu à Potiphar, ministre de Pharaon.
2.Yehouda et Tamar
En ce temps là, Yehouda quitte ses frères. Il se marie avec la fille d'un Kananéen. Elle a 3 enfants : 'Er, Onan et plus tard Shéla. Yehouda choisit une femme pour 'Er du nom de Tamar. A cause de la mauvaise conduite de 'Er, Hashem le fait mourir. Yehouda demande à Onan de se marier avec Tamar pour donner une descendance portant le nom de son frère mort. Onan meurt à son tour. Yehouda demande alors à Tamar d'attendre que Shéla grandisse, durant ce temps elle n'a pas le droit de se marier. En fait Yehouda ne veut pas que Shéla se marie avec elle par crainte qu'il meurt aussi. Les années passent et la femme de Yehouda meurt. Shéla a grandit et Tamar n'a pas été appelée. Elle se déguise et invite Yéhouda chez elle. Yéhouda lui laisse son sceau, son manteau et sa canne. Tamar tombe enceinte. Comme elle n'avait pas le droit de se marier, elle devait être condamner à mort. Tamar montre le sceau, le manteau et la canne. Yehouda reconnaît qu'elle a été juste. Elle donne naissance à deux jumeaux. Zerah, qui sort la main en premier, et Perets qui prend sa place.
3. Yosseph chez Potiphar
Hashem était avec Yosseph qui réussissait en tout. Potiphar est béni grâce à lui et lui confie la direction de toute sa maison et de ses affaires. Yosseph était très beau. La femme de Potiphar désirait qu'il l'aime. Yosseph refuse pour ne pas trahir la confiance de son maître et pour ne pas fauter devant D.. Un jour où Potiphar est absent, la femme de Potiphar saisit le vêtement de Yosseph. Il se sauve en laissant son vêtement. La femme crie en faisant croire que Yosseph voulait la prendre. Yosseph est envoyé en prison. Hashem est avec lui et Yosseph dirige toutes les affaires de la prison.
4. Yosseph en prison
Le maître échanson de Pharaon et le maître panetier sont envoyés en prison. Un matin Yosseph les voit inquiets. Il lui disent qu'ils ont fait un rêve. Yosseph leur dit que D. élucide les rêves. Le maître échanson raconte qu'il a vu 3 sarments de vigne sur lesquels poussent des grappes de raisins et la coupe de Pharaon dans sa main. Il presse les raisins dans la coupe et l'offre à Pharaon. Yosseph explique que dans 3 jours le maître échanson sera réinstaller dans ses fonctions. Il lui demande alors de parler de lui à Pharaon, car c'est injustement qu'il a été mis en prison. Le maître panetier raconte ensuite son rêve. Il porte 3 paniers sur sa tête. Un oiseau mange des pâtisseries qui se trouvent dans le panier supérieur. Yosseph lui explique que dans 3 jours il sera mis à mort. 3 jours après, Pharaon offre un festin pour son jour anniversaire. Il libère le maître échanson pour le renommer à sa fonction et il pend le maître panetier. Le maître échanson oublie Yosseph.

Questions sur la sidra
1. Qui est beau, aimé de Ya'aqov mais disparaît en chemin ? Comme qui ?
2. Quels sont les rêves de cette parasha ? Qui les explique ? Comment ?
3. Qui ne pouvait pas parler en paix ?
4. Qui doit rechercher la paix ?
5. Quels sont les derniers mots que Ya'aqov a entendus de Yosseph ?
6. Quels sont les derniers mots que Yosseph a entendus de son père ?
7. Comment Yosseph est surnommé pas ses frères ?
8. Pourquoi Réouven propose de jeter Yosseph dans un puits ? Pourquoi est-ce lui qui parle ?
9. Qu'ont fait les frères après avoir vendu leurs frères ?
10. Qui n'a jamais oublié Yosseph et qui l'a oublié ?
11. A qui donne-t-on un vêtement ?
12. Qui a déchiré ses vêtements ?
13. A qui montre-t-on un vêtement ?
14. Qui a donné son vêtement ? A qui a-t-on enlevé le vêtement ?
15. Qui est descendu dans cette parasha ? Qui a-t-on fait descendre ?
16. Qui a cédé à une femme ? Qui non ?
17. Qui parle de E-loquim ?

Questions de réflexion
1. Comment se fait-il que Ya'aqov reproduise chez ses enfants une rivalité qui risque de mener au meurtre ?
2. Pourquoi la tora nous raconte que Yosseph a rencontré un homme dans le champs et que ce dernier l'a aidé à retrouver ses frères ? (2 réponses)
3. A quel épisode ressemble la rencontre de Yosseph avec l'« homme » ? Montre comment les deux rencontres sont opposées.
4. Pourquoi est-ce Yehouda qui finalement propose de le vendre ? Quels frères n'a-t-on pas entendu ?
5. Yosseph a-t-il bien fait de demander au maître échanson de se rappeler de lui ?

Sidrat Vayetse par Rina et Ariel REBIBO

סדרת ויצא 

Sujets de la sidra Vayetsé 

(Cette sidra n'est composée d'une seule parasha relatant tout l'exil de Ya'aqov, introduit avec des anges dans le rêve et conclu avec les anges qui apparaissent à Ya'aqov)


  • L'exil de Ya'aqov - mariages et naissances de 12 enfants – Protection d'Hashem



Le rêve de l'échelle, première parole d'Hashem à Ya'aqov
Ya'aqov quitte Béer Shéva' et part vers 'Haran. En chemin,la nuit tombe il se couche et fait un rêve: Il voit une échelle posée à terre dont le sommet atteint le ciel et sur laquelle des anges montent et descendent.. Hashem lui promet :

  • de lui donner la terre sur laquelle il se couche;



  • que sa descendance sera aussi nombreuse que la poussière de la terre, qu'elle s'étendra dans toutes les directions et qu'elles sera source de bénédiction.



  • d'être avec lui et de le protéger partout où il ira



  • de le ramener vers cette terre.


Ya'aqov se réveille et réalise que cet endroit est la maison d'Hashem. Il fait donc une matséva, une stèle, et appelle cet endroit Bet-e-l, maison de D.. Ya'aqov fait la promesse que si Hashem est avec lui et qu'il lui donne du pain à manger et un vêtement pour se vêtir, Hashem sera son D. et la matséva sera la maison de D.. Il donnera à Hashem le ma'asser (1/10ème) de tout ce qu'il possède.
Servitude de Ya'aqov et constitution de sa famille
En arrivant à Haran, Ya'aqov rencontre autour d'un puits des bergers. Ils attendent d'être tous réunis pour déplacer la grande pierre qui couvre le puits. Il les questionne au sujet de Lavan et ils lui montrent que sa fille Rahel arrive avec le troupeau de son père. A sa vue Ya'aqov soulève à lui seul la grande pierre et abreuve le troupeau de Lavan. Ya'aqov embrasse Rahel et pleure. Il se présente et Rahel court prévenir son père. Lavan part en courant à la rencontre de Ya'aqov et l'emmène dans sa maison. Lavan propose à Ya'aqov de fixer son salaire pour son travail de berger. Des deux filles de Lavan, Léa et Rahel, Ya'aqov aime Rahel. Il propose à Lavan de travailler sept ans pour se marier avec elle..
Après sept ans Lavan trompe Ya'aqov et lui donne Léa, sa fille aînée, et Zilpa pour servante. Ya'aqov se plaint à Lavan et demande Rahel. Lavan accepte de la lui donner après une semaine s'il travaille encore sept ans. Ya'aqov attend les 7 jours et se marie avec Rahel. Elle reçoit Bilha pour servante. Ya'aqov travaille encore 7 ans. Il préfère Rahel. Voyant que Léa est dédaignée, Hashem lui donne la possibilité d'avoir un premier fils Réouven. Elle donne naissance ensuite à Shim'on, Lévi et Yéhouda. N'ayant pas d'enfant, Rahel donne sa servante Bilha à Ya'aqov qui enfante un fils. Rahel le nomme Dan, puis un deuxième qu'elle nomme Naphtali. .Léa donne alors également sa servante à Ya'aqov. Deux fils lui sont nés : Gad et Asher. Réouven, l'aîné de Léa, revient des champs et offre à sa mère des doudaïm (mandragores ?). Rahel les échange à Léa. Cette dernière donne alors naissance à Yissakhar puis à Zévouloun. Puis elle donne naissance à une fille qu'elle nomme Dina. Hashem écoute les prières de Rahel. Elle enfante un fils qu'elle nomme Yosseph. Ya'aqov demande alors à Lavan de partir.

L'enrichissement de Ya'aqov
Lavan veut retenir Ya'aqov grâce à qui il a été béni par Hashem. Il lui propose de fixer le salaire qu'il voudra. Ya'aqov propose que Lavan lui donne de son troupeau tous les moutons bruns ou tachetés et les chèvres tachetées puis de les séparer dans un troupeau mis loin à l'écart. Ya'aqov s'occupe du troupeau de Lavan restant. Il place devant le troupeaux de Lavan des bâtons avec des entailles et un grand nombre d'animaux tachetés naissent et rejoignent le troupeau de Ya'aqov qui s'enrichit considérablement.
Ya'aqov quitte 'Haran – deuxième parole de Hashem à Ya'aqov
Hashem apparaît à Ya'aqov et lui dit de retourner dans le pays de ses pères .Il lui promet d'être avec lui. Ya'aqov s'enfuit avec sa famille et tous ses biens. Avant de partir Rahel vole les téraphim, amulettes, de son père. Trois jours après Lavan apprend la nouvelle et part à la poursuite de Ya'aqov. Hashem lui apparaît dans un rêve et le met en garde de ne rien faire à Ya'aqov. Lavan rattrape Ya'aqov et lui reproche de s'être enfui et d'avoir volé ses téraphim. Ya'aqov lui répond qu'il avait peur qu'il reprenne ses filles. Quant aux téraphim, il affirme que si quelqu'un les a pris : « Qu'il cesse de vivre ». Lavan cherche partout mais ne trouve rien car Rahel les avait cachés. Ya'aqov s'emporte alors contre Lavan et lui rappelle à quel point il l'a servi fidèlement et difficilement alors que Lavan tentait de le déposséder de tout. Ce n'est que grâce à Hashem qu'il a pu avoir ses richesses. Ya'aqov et Lavan établissent alors une alliance. Ya'aqov poursuit son chemin et des anges de D. le rencontrent. Il appelle l'endroit Mahanayim, « campements ».

Questions sur la sidra

  1. A quels moments Hashem apparaît à Ya'aqov ? Que lui dit-il ?

  2. Comment Ya'aqov nomme l'endroit où Hashem lui est apparu la première fois? Pourquoi ?

  3. Combien de fois des anges sont mentionnés dans cette sidra ? A quelles occasions ?

  4. Où se fait la première rencontre entre Rahel et Ya'aqov ? A quelle histoire cela vous fait penser ? Compare les récits.

  5. Comment Lavan réagit : - lorsqu'il apprend que son neveu est à 'Haran ? - lorsque Ya'aqov lui demande Rahel ? - Lorsque Ya'aqov lui demande pourquoi il l'a trompé en lui donnant Léa ? - Lorsque Ya'aqov demande à nouveau Ra'hel après s'être marié avec Léa ? - Lorsque Ya'aqov lui demande de partir? - Lorsqu'il apprend que Ya'aqov s'est enfui?

  6. Comment Ya'aqov réagit :- après la première parole qu'hashem lui adresse ? - quand Rahel lui demande un enfant ? - quand Lavan lui demande des explications sur sa fuite ?
  7. Place les enfants de Ya'aqov sur le tableau suivant :

Ya'aqov יעקב


Rahel רחל
Bilha בלהה
Zilpa זלפה
Léa לאה










1








2








3








4








5








6








7








8








9








10








11








12








13
  1. De quelles couleurs sont la plupart des moutons et la plupart des chèvres ? Pour quelles raison Lavan a accepté la proposition de Ya'aqov de mettre de côté les animaux bruns et tachetés ?

  2. Combien d'années Ya'aqov a-t-il passées chez Lavan ? D'où le sait-on ?

Questions de réflexion




    La beauté de Rahel


     Que représente la beauté de Rahel ? Que nous enseigne son personnage ?

    Le rêve de Ya'aqov
    Notre ancêtre Ya'aqov s'enfuit parce qu'il vient de prendre la bénédiction que son père avait réservé à son frère. Cette bénédiction est matérielle, la nature doit apporter la bénédiction à Ya'aqov. Ya'aqov quitte également son pays pour aller chez son oncle Lavan afin de trouver une femme avec qui se marier et fonder la famille qui sera à l'origine du peuple d'Israël. En chemin il fait un rêve dans lequel il voit une échelle posée à terre et dont le sommet atteint le Ciel. Tel est le défi qu'il doit être capable de relever : faire naître un peuple capable de s'élever jusqu'au Ciel en restant posé sur la Terre.
    Lavan a deux filles : Léa, la première, et Rahel, la deuxième. Rahel est bergère. Généralement, c’est un travail d’homme. Sa vie est donc différente de celle des autres jeunes filles. Elle agit dans la nature, en l’apprivoisant et la dirigeant. Un jour, elle amène ses moutons au puits pour les abreuver. Elle rencontre Ya’aqov, son cousin qu’elle n’avait jamais vu. En l’apercevant, Ya’aqov déplace seul la pierre qui couvre le puits et abreuve le troupeau de Rahel. Ya’aqov embrasse ensuite Rahel et pleure.
     "La beauté est néant"

    Rahel le conduit ensuite chez son père et Ya’aqov devient berger. Lavan lui demande quel sera son salaire. La Tora précise alors que Rahel est belle :
    "ורחל היתה יפת תואר ויפת מראה" (בראשית כט, יז)
    « Rahel était de bel aspect et de belle apparence. »
    La précision de la Tora porte sur l'aspect et l'apparence, il s'agit donc d'une beauté physique qu'on ne peut interpréter seulement comme une beauté intérieure.
    On peut s'étonner de cette remarque de la Tora. Un verset bien connu des Proverbes, l'avant-dernier, est récité chaque vendredi soir dans le paragraphe louant la eshet hayil, la femme vertueuse :

    "שקר החן והבל היופי,אשה יראת ה' היא תתהלל" (משלי לא, ל)
    « La grâce est mensonge et la beauté est néant, seule la femme craintive de Hashem sera louée. »
    Sur ce verset le Gaon de Vilna1 pose une question. Si la beauté et la grâce d'une femme ne méritent pas d'être louées, si ces aspects ne sont que mensonge et néant, alors pourquoi la tora insiste-t-elle sur la beauté de nos mères Sara, Rivqa et Rahel ?
    Le Gaon répond en faisant remarquer que le verset n'associe pas la beauté au mal mais au mensonge. Cela signifie que la grâce et la beauté ne sont ni bonnes, ni mauvaises. Elles ne sont pas des valeurs en elles-mêmes. Celui qui recherche uniquement ces aspects chez une femme, ne poursuit que le mensonge et le néant. Il croit trouver des biens qui lui enrichiront son existence alors qu'en fait ce ne sont que des apparences, vides de sens. Par contre la grâce et la beauté peuvent être un moyen d'agir ou de s'exprimer, en bien comme en mal. La beauté et la grâce méritent donc d'être louées si elles sont les atouts d'une femme pleine de crainte de D..
    La tsni'out

    Dans cet esprit, la tsni'out, discrétion, d'une femme est révélatrice de la manière dont elle conçoit sa beauté. La beauté, est-elle une valeur en soi qu'il suffit d'exposer pour plaire ou constitue-t-elle un moyen de transmettre un véritable sens et des valeurs porteuses de vie, d'avenir et de sainteté ?
    Cette qualité essentielle qu'est la tsni'out ne se réduit donc pas seulement à l'apparence vestimentaire. Le manque de discrétion, de tsni'out, révèle souvent la seule apparence, la fausseté, d'un discours, d'une conduite, d'une action et même de la façon d'accomplir des mitsvot, des commandements divins. Un acte accompli parce qu'il est vrai, parce qu'il est ordonné par hashem, n'a pas besoin de publicité, d'être vu et entendu par le plus grand nombre, à moins de vouloir enseigner, éduquer. On ne sert pas Hashem pour que d'autres le voient et nous estiment, autrement c'est nous-même que nous servons en utilisant les apparences de la Tora. De même, une femme ou un homme qui attirent le regard d'autrui par leur seule apparence, ne font pas l'effort de créer et de partager une relation plus intérieure, personnelle, vraie, et durable.
    On peut alors se demander ce que la beauté peut apporter à la tora, ce quelle représente en bien. Pour répondre à cette question, prenons l'exemple de notre mère Rahel.
    La beauté de la nature
    La beauté de Rahel exprime l’idée d’une perfection naturelle. Ya’aqov est prêt à travailler sept ans pour se marier avec elle. Le chiffre sept représente un cycle naturel complet. Ainsi, pendant sept ans, Ya’acov se soumet à Lavan. Pour Ya'aqov, épouser Rahel, plutôt que Léa ou toute autre femme, revient à faire le choix décisif de la direction que prendra le futur peuple d'Israël. Il sait parfaitement que bien qu'il soit le fils d'Itshaq et petit-fils de Avraham, bien que Hashem ait établi son alliance avec lui et avec ses pères, il ne peut déterminer seul le chemin que prendront ses enfants et leurs descendants. C'est de sa future épouse que dépendra l'avenir du peuple promis par Hashem. Rahel, par sa beauté, représente une histoire d'Israël qui s'écrirait en harmonie avec la nature, sans nécessité de s'y opposer, de la contraindre par des miracles. En se mariant avec elle, ce sont ses principes qu'il veut transmettre
    Mais finalement, Ya'aqov est trompé par Lavan et il épouse d'abord Léa. Rahel ne réagira jamais à ce sujet. Elle respecte l’autorité de son père, accepte le droit naturel de l’aînée et désire surtout le bonheur de sa sœur. Toutefois, Ya’aqov se marie aussi avec Rahel et travaille encore sept ans.
    "En dessous de D."
    Durant ce temps sa famille se constitue. Une fois de plus Rahel voit sa sœur privilégiée. Elle a quatre enfants tandis que Rahel est stérile. Son désir très fort d’avoir des enfants exprime en plus de son attachement à Ya’aqov une ferme volonté d’une vie après elle, d’une continuation et d’une transmission des principes auxquelles elle croit. Amèrement, Rahel s’adresse à Ya’aqov :
    וַתֵּרֶא רָחֵל כִּי לא יָלְדָה לְיַעֲקב וַתְּקַנֵּא רָחֵל בַּאֲחתָהּ וַתּאמֶר אֶל יַעֲקב הָבָה לִּי בָנִים וְאִם אַיִן מֵתָה אָנכִי:
    וַיִּחַר אַף יַעֲקב בְּרָחֵל וַיּאמֶר הֲתַחַת אֱ-להִים אָנכִי אֲשֶׁר מָנַע מִמֵּךְ פְּרִי בָטֶן:

    Rahel vit qu’elle n’avait pas enfanté à Ya’aqov. Rahel fut jalouse de sa sœur et elle dit à Ya’aqov : Donne-moi des enfants, sinon je meure ! »
    « La colère de Ya’aqov s’enflamma et il dit : Suis-je à la place de D. qui t’a refusé la fécondité ? »
    .".Effectivement, Rahel s’imagine Ya’aqov à la place de D.,   littéralement  "en-dessous de D
    Mais n’a-t-elle pas raison ? Dans le fameux rêve de Ya’aqov, D. se dresse au-dessus de lui, alors que des anges montent et descendent sur l’échelle. Pour Rahel, l’être humain doit trouver, par ses propres moyens, une solution à ses problèmes. Elle ne rejette évidemment pas D., elle considère qu’Il a doté l’humanité de l’intelligence et de la force pour vivre en harmonie avec la nature. Rahel propose alors que sa servante soit « mère porteuse ». Plus tard, elle achète les doudaïm du fils aîné de Léa. Ces fleurs, pense-t-elle, favoriseront sa fécondité mais rien n’y fait. Finalement, elle a un enfant. Le texte précise que l’E-ternel s’est souvenu de Rahel. Les moyens naturels n’ont pas servi. Elle nomme son fils Yosseph en disant : « Yosseph hashem li ben aher » « Que l’E-ternel m’ajoute un autre fils ». Elle a compris qu’elle ne doit se tourner que vers l’E-ternel. Tel était le sens de la réponse de Ya’aqov : « Suis-je à la place de D. qui t’a refusé la fécondité ? » L’être humain doit effectivement s’efforcer d’agir de tous ses moyens pour faire face aux difficultés qu’il rencontre.
    Les limites de la nature
    Mais le peuple d’Israël, auquel Rahel désire tant participer, doit parfois être capable de dépasser la nature.
    Peu de temps après, Ya’aqov, sur l’ordre d’hashem, décide de retourner dans son pays. Rahel vole alors les teraphim de son père, des sortes d’amulettes, la  science de l'époque. Ya’aqov prend ce qui est à lui et laisse Lavan à son sort. Mais Rahel ne désire pas seulement aller de l’avant dans son histoire. Il lui importe que son père se libère aussi de l’idolâtrie. Quand Lavan rattrape Ya’aqov, il l’accuse de voler ses dieux. Ya’aqov formule le vœu que la personne qui a pris les teraphim meure. Suite à cela, Rahel meure en donnant naissance à son deuxième fils, Binyamin, le frère qu’elle désirait pour son aîné. Ya’aqov l’enterre près de Bet Lehem. Le texte précise que Rahel meure « en chemin ». Son histoire n’est pas terminée. La mort est l’action ultime de la nature dont Rahel a accepter les limites, tout en exploitant au mieux ses capacités. Sa rencontre avec Ya’aqov lui a permis d’apporter ses qualités de courage, de direction, d’autonomie, de patience et de fraternité à l’intérieur du peuple d’Israël. Ya’aqov lui a appris à dépasser ses limites. Pour Israël, nulle pierre n’est trop lourde quand le troupeau attend de boire. La stérilité et même la mort interrompent seulement le chemin de Rahel. Comme nous l’affirme le prophète Jérémie lors de la destruction du Temple de Jerusalem :
    « Ainsi a dit l’E-ternel :
    Une voix est entendue dans la hauteur,
    un gémissement,
    des pleurs d’amertume.
    Rahel pleurant sur ses fils,
    elle refuse de se consoler sur ses fils,
    car il n’en est plus un seul.


    Ainsi a dit l’E-ternel :
    Retiens les pleurs de ta voix
    et les larmes de tes yeux,
    car il y a une compensation pour ton œuvre
    – parole de l’E-ternel.
    Ils reviendront du pays ennemi.
    Il y a donc un espoir à ton avenir
    – parole de l’E-ternel.
    Les fils reviendront sur leur territoire. »

    L’harmonie avec la beauté de la nature, la discrétion, la générosité, la patience et la fraternité sont des fondements éternels posés par Rahel à l’édifice de notre peuple. Mais Rahel, à elle-seule, ne peut permettre à Israël de surmonter tous les défis à venir du peuple d'Israël. Peut-être est-ce la raison pour laquelle, lors de leur première rencontre, Ya'aqov embrasse Rahel et pleure. Il exprime ainsi un dilemme. Il est séduit par la beauté, l’idéal de Rahel, la domination positive de la nature, mais il connait ses limites. Toute action naturelle a une fin, toute construction humaine finit par être détruite. Lui, rêve d’une échelle bien posée à terre mais qui atteindrait le Ciel. Le peuple auquel il veut donner naissance doit vivre naturellement sur terre mais également tendre éternellement vers le Ciel.
    Rahel et Léa
    Les deux mariages de Ya'aqov dotent ainsi Israël de deux dimensions : l'une naturelle, l'autre contre-nature. La première est représentée par Yosseph, fils de Rahel, beau, lui aussi, et capable de dominer intelligemment la nature pour sauver l'Egypte et la famille d'Israël de la famine. La deuxième dimension est représentée par Yéhouda, fils de Léa. Ainsi, selon le midrash, c'est un descendant de Yéhouda qui est entré dans la Mer Rouge jusqu'à ce qu'elle s'ouvre. Par son geste il a forcé la nature a accueillir le peuple d'Israël, il défigure la nature, porte atteinte à sa beauté.
    Le Roi David rassemblera en lui ces deux dimensions. Il est descendant de Yéhouda mais est né à Bet Lehem, lieu où a été enterrée Rahel. D'ailleurs, le texte précise qu'il est lui aussi, comme Rahel, de bel aspect. Son descendant, le mashiah que nous attendons, les réalisera complètement. La beauté et la vérité ne feront plus qu'un. On voit ainsi comment les mères d'Israël sont à l'origine de la transmission des principes essentiels de l'histoire d'Israël.


    1Dans son commentaire Qol Elyahou sur Béreshit, lettre lamed

    Les anges gardiens


    Que représentent les anges dans le rêve de Ya'aqov ?
    Jacob quitte le pays de Canaan pour la Mésopotamie. Il craint d’être rattrapé par son frère ou de ne jamais revenir dans son pays. La bénédiction qu’il a usurpée, au lieu de le renforcer, le met en danger. Le doute sur le bien-fondé de son acte autant que l’angoisse au sujet des conséquences l’envahissent. Jacob s’arrête pour passer la nuit. Il fait alors un rêve devenu célèbre. Une échelle est dressée sur la terre et son sommet atteint le ciel. Des anges y montent et en descendent. Comme dans de nombreuses révélations divines, le songe de Jacob comporte deux parties : une image et une parole. L’image illustre alors la parole, la concrétise et exprime de très nombreux sens que les mots seuls ne peuvent déployer. Dans notre cas que dit D. ? (Gen. 28, 11) :
    "Et voici que l'E-ternel se tenait au dessus de lui. Il dit : Je suis l'E-ternel, le D. d'Abraham ton père et le D d'Isaac, cette terre sur laquelle tu reposes, Je la donne à toi et à ta postérité. (...) Voici que Je suis avec toi ; Je te garderai partout où tu iras, et Je te ramènerai dans cette contrée, car Je ne t'abandonnerai pas avant d'avoir accompli ce que J'ai dit à ton sujet."
    L’échelle et les anges symbolisent donc la protection divine. Pourquoi les anges ne se tiennent-ils pas autours de Jacob ? Pourquoi montent-ils avant de descendre ? Le commentaire de Rashy répond à ces questions :
    « Les anges qui l’ont accompagné sur la Terre d’Israël ne peuvent en sortir et sont donc montés au ciel. Les anges des autres pays que la Terre d'Israël sont alors descendus pour l’accompagner. »
    Cette explication s’appuie encore sur un autre verset. Après vingt et un ans, Jacob revient au pays de Canaan et voit à nouveau des anges :
    "Des anges de D. le rencontrèrent. Jacob dit en les voyant : Ceci est le camps de Dieu. Et il appela cet endroit Mahanayim / "deux camps".
    De même, avant de mourir, il bénit ses petit-fils Manassé et Ephraïm en évoquant la protection divine :
    "Que l'ange, qui m'a délivré de tout mal, bénisse les enfants et qu'il leur soit donné mon nom et le nom et le nom de mes pères."
    De même, avant de mourir, il bénit ses petit-fils Manassé et Ephraïm en évoquant la protection divine :


    De façon générale, l'action de Dieu ne peut être définie. Elle est alors représentée par des anges ou dans le langage Biblique des "envoyés". Le rêve de Jacob lui apprend que bien que son histoire ne sera pas dirigée selon les même principes, sur la terre d'Israël comme en dehors, D. l'assure malgré tout de le protéger durant son exil et d'un jour y mettre fin.

    Promesse et mérite


    Comment Ya'aqov peut-il poser des conditions suite à la promesse de Hashem dans son rêve de l'échelle ?
    Esaü jure de tuer son frère Jacob. Ce dernier quitte donc la Terre de Canaan en direction de Haran, en Mésopotamie. Il espère également y trouver une femme de la famille d’Abraham.
    La nuit tombée, il s’arrête en chemin et fait un songe prophétique. Une échelle est posée à terre et son sommet atteint le ciel. Des anges y montent et y descendent. D. s’adresse alors à lui. Il lui promet une grande descendance dans le pays de Kéna'an. Il sera toujours avec lui, le protégera et le ramènera dans ce pays.
    A son réveil Jacob émet alors un souhait :
    “Si l’E-ternel est avec moi et me garde dans ce voyage que je suis en train de faire,
    s’Il me donne du pain à manger et un habit pour me vêtir,
    si je retourne en paix à la maison de mon père
    le S-eigneur sera alors pour moi un D..”
    (Gen. 20-21)
    Comment comprendre les paroles de Jacob ? D. s’engage à le protéger et à le ramener dans son pays. Comment peut-il mettre en doute la parole de D. ?
    La réaction de Jacob à la promesse divine nous enseigne la nécessité de mériter tout ce que nous recevons. Même lorsque D. Lui-même assure d’être toujours avec Jacob, ce dernier comprend qu’il doit mériter tout ce que D. lui annonce.
    Pour l'instant, Jacob ne se trouve qu'au début de son histoire. Il comprend qu'avec son départ de Beer Sheva', une nouvelle page de sa vie se tourne. Son existence se trouve enrichie par son rêve. Il lui reste tant de choses à découvrir, tant de défi à relever. Rempli d'espoir, ses yeux sont émerveillés devant les nouveaux horizons qui s'ouvrent devant lui. Il sait cependant que c'est à lui de se mettre en chemin, à lui de tout faire pour y arriver.
    Avant d’avoir vécu sa vie à l’écoute de la parole divine, avant d’avoir agi sans cesse pour le Bien et la Justice, comment s’assurer d’y parvenir ? Ce n’est donc pas la promesse divine que Jacob met en doute, mais au contraire le mérite de sa propre existence. les conditions qu'il pose sont une prière faite à D. de mériter la promesse faite et de l'aider à la réaliser.
    Mais, dans ce cas, pourquoi Hashem n'attend-il pas que Jacob soit méritant avant de lui promettre ou plus exactement dans ce cas de le récompenser par tant de bienfaits ? La question est évidemment plus générale et s'applique à l'élection d'Israël.
    Ici apparaît un enseignement majeur de la Tora : L'élection et la promesse précèdent nécessairement le mérite. Cela implique plusieurs conséquences :
    1. La Tora pose à la fois l'élection absolue d'Israël, sans qu'il ne soit possible de la remettre ne cause, et tout autant la nécessité absolue de mériter a posteriori cette éléction. Jacob ou Israël n'a pas d'autre choix que celui de mériter son élection. Si cette dernière était la résultante d'un mérite, cela laisserait l'alternative de ne pas faire l'effort pour la mériter et d'ainsi accepter de ne pas être élu. L'élection d'Israël est une contrainte. Etant choisi, a priori, il ne peut s'y soustraire et n'a pas d'autres choix que de la mériter.
    2. La promesse n'est pas celle d'une récompense ! Hashem assure à Jacob comme à Israël les moyens de parvenir à accomplir le service qui est attendu d'eux. Cette idée, chère au Rambam, a été développée sur les bénédictions et les malédictions annoncées dans la Tora. La Terre et la descendance sont les moyens pratiques, concrets, de réaliser la mission d'Israël S'attendre à la fin des temps, à ce que Hashem récompense, par le don de la Terre "sainte" et par une alliance particulière,  le peuple qui aura le plus prouver sa fidélité à D. est à la fois utopique et misérablement réducteur. Utopique, car, pour reprendre les mots de la parole de hashem dans le rêve, sans l'aide et la protection de Hashem, sans l'assurance d'une structure physique, un corps composé d'êtres humains et d'une terre, quel peuple peut faire le choix de servir totalement D., à contre courant et au prix de sacrifices innombrables ? Misérablement réducteur, car la possession d'une terre, le nombre, la richesse et la puissance sont-elles des valeurs en elles-mêmes, à ce point importantes pour rétribuer des millénaires d'histoire tourmentée et merveilleuse ? A l'inverse, le choix fait par Hashem d'un peuple, à la suite de la fidélité de ses ancêtres, en s'alliant à lui et en lui promettant "du pain pour manger, un vêtement pour s'habiller et retourner en paix chez son père", sur sa terre, et le seul moyen de lui permettre d'accomplir sa mission. Quant à la fin des temps, la rétribution promise, ne se réduira ni à des conditions physiques, ni au peuple d'Israël. Celles et ceux qui, dans l'Humanité, ont été sensibles au message véhiculé par Israël, avec l'aide de D., seront ses élus. 

    jeudi 19 novembre 2009

    Dossier sur hanouka

    Quelles sont les sources de cette fête ? Quels évènements commémore-t-elle ? Quel lien établit-elle
    avec les autres fêtes de lumière célébrées dans d'autres civilisations à la même période de l'année ?
    Vous retrouverez dans ce dossier des choses connues et d'autres qui le sont moins.
    CLIQUEZ ICI

    vendredi 13 novembre 2009

    Sidrat Toledot par Rina et Ariel REBIBO

    סדרת תולדות 
    Sujets de la sidra Toledot






        1. Naissances et jeunesse de Ya'aqov et 'Essav


    Yitshaq se marie à 40 ans avec Rivqa. Suite à la prière de Yitshaq, Rivqua est enceinte. Hashem lui annonce qu'elle donnera naissance à deux peuples continuellement en lutte. Des jumeaux naissent : 'Essav le premier est roux et poilu. Le second, Ya'aqov tient le talon des on frère ('Equev). Yitshaq a soixante ans. En grandissant 'Essav devient chasseur, un « homme des champs » et Ya'aqov reste dans les tentes. Yitshaq aime 'Essav car il lui apporte du gibier à manger et Rivqa aime Ya'aqov. En revenant de la chasse 'Essav accepte de vendre son droit d'aînesse à Ya'aqov en échange d'un plat de lentilles.


        1. Yitshaq part chez les philistins à cause de la famine:


    Suite à la famine Yitshaq se rend chez les pelishtim. Hashem lui apparaît et lui interdit de descendre en Egypte et le bénit. Yitshaq sème et reçoit la bérakha d'Hashem dan sa récolte. Il devient très riche. Les philistins le jalousent. Il creuse les puits que son père avait creusés et que les pélishtim avaient bouchés. Ils creusent deux autres puits, contestés par les pélishtim, puis un troisième reconnus par les pelishtim. Yitshaq retourne à Béer Shéva'. Hashem lui apparaît et le bénit à nouveau. Avimélekh, le roi des pélishtim, vient chez Yitshaq pour sceller une alliance.


        1. Mariage de 'Essav avec deux hétéenes, source de peine pour Yitshaq et Rivqa




        2. Bénédictions données par Yitshaq à ses fils


    Yitshaq demande à 'Essav d'aller à la chasse et de lui rapporter du gibier à manger afin qu'il le bénisse. Rivqa demande à Ya'aqov de se déguiser en 'Essav pour obtenir la bérakha. Elle prépare le repas à amener à son père. Ya'aqov obéit à sa mère. Yitshaq touche Ya'aqov et affirme que « la voix est celle de Ya'aqov et les mains sont celles de 'Essav ». Il le bénit matériellement. Ya'aqov et 'Essav rentre. Yitshaq est effrayé et maintient sa bénédiction à Ya'aqov. 'Essav pleure et insiste auprès de son père pour obtenir quand même une bénédiction. Yitshaq affirme qu'il vivra grâce à son épée et qu'il pourra se libérer de la domination de son frère. 'Essav projette de tuer son frère. Rivka pousse Yaacov à s'enfuir chez son frère Lavan à Haran. Yitshak interdit à Ya'aqov de prendre une femme de Kéna'an et l'ordonne d'aller chercher une femme parmi les filles de Lavan. Il le bénit à nouveau de la bénédiction de Avraham. Voyant que les filles de Kéna'an déplaisent à son père, 'Essav se marie avec la fille de Yishma'el.

    Questions sur la sidra



    1. Quel âge avait:
      - Yitshak lorsqu'il a eu les jumeaux?
      - Essav lorsqu'il s'est marié







    2. A cause de la famine Yishak va chez les philistins Est-ce pour la même raison que son père y était allé?







    3. Combien de fois Hashem lui apparaît , à quelles occasions et que lui dit-il?







    4. Comment 'Essav se comporte vis à vis de la békhora ?







    5. Où voit-on que 'Essav fait plaisir à son père ?







    6. Où voit-on que 'Essav a fait de la peine à ses parents ?







    7. Où voit-on que 'Essav ne veut pas faire de la peine à son père ?







    8. Qui ordonne à Ya'aqov de partir à Haran ?







    9. Combien de fois Ya'aqov est-il béni ? Par quelles bénédictions ?







    10. Qui mange dans cette sidra, pourquoi ?







    11. Comment Yitshaq réagit quand il comprend que Ya'aqov a pris la bérakha de 'Essav ?







    12. Comment 'Essav réagit quand il comprend que Ya'aqov a pris sa bérakha.





    Questions de réflexion



    En s'inspirant de la sidra


    Petite pièce de théâtre sur Ya'aqov et 'Essav à lire en musique : La bekhora et la berakha

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