vendredi 16 octobre 2009

La branche d’olivier

Le déluge s’est arrêté. Noé est encore dans l’arche et envoie un corbeau puis une colombe pour savoir si la terre s’est asséchée. Après son deuxième départ, la colombe revient avec une branche d’olivier. Ne pouvait-elle pas rapporter les feuilles d’un arbre moins amer ?

Il est vrai, cette branche représente le nouveau monde, l’espoir qui renaît, la paix après la tourmente. Mais, lui associer les notions de douceur et de richesse reviendrait à se cacher de quelle tragédie ce calme universel est la conséquence. Le Monde nouveau se crée par des êtres armés d’une ferme volonté de revivre et dont l’espérance est merveilleuse mais leur conscience est toujours blessée par une amère mémoire. Ils sont pleins de l’humilité d’une humanité qui a sombré dans l’horreur.

Dans cette image les Sages voient un autre symbole encore. Depuis que la colombe est entrée dans l’arche, cette branche est la première qu’elle cueille elle-même et qui ne lui est pas donnée par Noé.

« La colombe dit : Que ma nourriture soit amère comme les feuilles d’olivier de la main de Dieu plutôt que douces comme le miel de la main de l’humain. »

Il ne faut pas comprendre que la liberté se paie toujours au prix de l’amertume. Mais l’abondance et le confort n’apportent pas nécessairement la liberté. La liberté s’acquiert à condition de constituer un but à atteindre au moyen de la prospérité mais parfois à ce prix.

(Réaction inverse de la femme de Lot)

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